Hier soir, j'ai fait un rêve. Je dis hier mais ça aurait très bien pu être avant-hier ou demain. Mes songes se suivent et se ressemblent dans leur vraisemblance psychédélique et leur étonnante précision. Souvent je me réveille en riant car si pendant la nuit tout parait absolument naturel, le matin venu tout semble absolument saugrenu. D'ailleurs lorsqu'il m'arrive de faire part de ces historiettes, la première réaction est bien souvent « mais qu'est ce que tu as fumé avant de te coucher ?». Je pense que cela tient de la juxtaposition d'éléments tout à fait hétéroclites mais qui, pendant la courte durée du rêve, semblent ne pas poser de problème.
Je vous donne un exemple.
Cette nuit, j'ai rêvé que j'étais invitée dans une maison assez cossue dans laquelle se tenait une fête. Une fête en pleine journée, relativement mondaine dans laquelle on pouvait croiser des célébrités telles que l'humoriste Dave Chappelle qui prenait une petite coupette de champagne dans le jardin (ben oui!). Jusqu'ici il n'y a pas de quoi s'inquiéter. Sauf que dans le jardin, il y avait des fauves. Je me rappelle notamment d'une panthère noire sous un banc (sur lequel un invité était assis d'ailleurs) et d'un ou deux tigres se prélassant sous un arbre. Je me souviens m'être dit que les gens étaient fous de rester dehors avec toutes ces bêtes sauvages qui doivent être incommodées par le bruit et le remue-ménage de la foule. Puis, apparaît dans mon rêve le bien connu Joe Exotic (d'où les fauves, visiblement) qui propose à la foule de faire un énorme ventre glisse jusqu'en bas de la colline avoisinante (là ça part un peu en couille). Les invités semblent contraints de se laisser glisser, face contre terre, sur un grand tapis en caoutchouc arrosé. Non content de cette humiliation, Joe Exotic lancent sur les invités des petites bombes à eau multicolores en ricanant. Des petits ballons remplis d'eau en somme. À cet instant, je me dis que cet être est particulièrement sadique mais je ne bouge pas le petit doigts pour faire cesser tous ce cirque. Enfin, du bas de la colline s'élève une immense structure gonflable. Au moins dix mètres de haut. Au sommet de la structure trône un de mes amis d'enfance. Il n'a pas l'air inquiet de la situation, ni des fauves, ni des bombes à eau. Il semble surplomber fièrement la foule, du haut de son château/pyramide gonflable, sans stress.
Et là, je me réveille.
Je suis consciente du fait qu'il y a parmi tous ce foutoir, un paquet de choses que j'ai pu voir, entendre ou lire au cours de la journée ou la semaine et qui se retrouvent paquetés ensembles sans aucune raison. Mais quand même, il s'agit là d'un exemple parmi tant d'autres. Mes nuits sont peuplées d'incohérences, de personnalités connus, proches, lointaines ou inconnues. Des animaux en tout genre, des insectes, des oiseaux. J'ai rêvé une fois que je me faisais manger la jambe par un ours dans la savane. Oui, dans la savane. Je sais que ça n'a aucun sens, il n'y a pas d'ours dans la savane. En me réveillant, j'avais une crampe. Qui de l'ours ou de la crampe a engendré l'autre ? Mystère irrésolu. Une autre fois, un bébé miniature courrait dans une pièce (sur les murs et même au plafond !) et lorsque je tentais de l'attraper, il glissait entre mes mains comme une savonnette et tout était à recommencer.
Je pourrais continuer comme ça pendant des heures, des centaines de rêves en pot pourri toujours plus saugrenus les uns que les autres. J'ai la chance de m'en rappeler souvent au réveil. Dans le meilleur des cas je ris toute seule et puis je réalise que je suis complétement fêlée. J'aime mieux être fêlée pour laisser entrer la lumière, qu'avoir toute mes cases. Je n'y songe même pas.
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